Décembre 2018. Numéro 211/212 |
Pendant que les Gilets jaunes battent encore le pavé , tout à leur déconvenue devant les annonces présidentielles, et qu’une nouvelle attaque terroriste nous replonge dans une réalité que l’on avait voulu oublier, la France redevient la cible de la presse internationale. Même ce grand démocrate qu’est le président turc se permet de critiquer notre gestion de la situation politique tandis que Donald Trump se raille de son homologue français. Sans compter ces nouveaux poisons qui polluent l’atmosphère : les thèses complotistes qui émergent et se diffusent grande vitesse sur les réseaux sociaux, émanant de petits esprits prêts tout pour ne pas réfléchir et pour truquer la dernière actualité venue. Leur but ? Disséminer leur rancoeur, satisfaire leur narcissisme, attiser les conflits.
Dans un climat de fake news où de nouveaux métiers ont du se créer pour vérifier en permanence les écrits et les dires des milliers de faussaires qui rencontrent malheureusement leur public, la vérité, s’il en est une, a beau être présente, racontée, commentée parfois très pertinemment, elle semble avoir du mal à se frayer un chemin. Nous vivons dans un monde de story-telling permanent dans lequel les grands récits qui faisaient progresser le monde et sa moral, ne sont plus entendus. Ou à peine. Soupçonnés eux aussi de refléter l’idéologie d’une élite déconnectée de la réalité sociale et économique, ces récits ont bien du mal s’accommoder des échecs des grandes idéologies du siècle dernier qui ont enrôlé les esprits dans la croyance que le progrès était inéluctable.
Le désaveu est flagrant. Comme le souligne Yuval Noah Harari, l’auteur de ces best-sellers que sont Homo deus et 21 leçons pour le XXI ème siècle, en implorant le monde de changer de cap : Aujourd’hui, on ne croit plus non plus au libéralisme. Certains en tous cas. Il faudra cependant beaucoup de temps pour que dirigeants et économistes conviennent de l’échec d’un système qui a creusé les inégalités et écorné l’idée de démocratie. Depuis quelques années déja, devant un taux de départ en vacances stagnant, on aurait pu deviner le drame en train de se jouer. Quand une enquête Ipsos indique que 23% des Français de plus de 18 ans ont l’intention de séjourner en montagne cet hiver, preuve est également fournie de la discrimination touristique sur certaines activités de loisirs. Pourtant, la montagne est en fête. Son offre d’animations est pléthorique. A se demander si l’on skie encore sur nos massifs !